Ni Dieu, ni gène. Pour une autre théorie de l'hérédité

Jean-Jacques Kupiec et Pierre Sonigo, Seuil, 2000, 240 p., 130 F.

Qu'y a-t-il de commun entre la philosophie platonicienne et la biologie moléculaire contemporaine ? Tout simplement, l'idée que le monde apparent est doublé par un second monde qui en est l'explication : pour Platon, tout s'ex- pliquait en effet par l'existence d'un monde intelligible dont notre monde sensible n'était qu'une copie, et pour les biologistes actuels tout, ou presque tout, s'explique par les gènes qui seraient responsables des formes et des comportements du vivant. Dans les deux cas, on suppose l'existence d'un moule qui viendrait former une matière amorphe et qui préexisterait à la forme vivante : l'essence des formes vivantes existe- rait indépendamment de ces formes elles-mêmes. Chez Platon, l'essence de l'homme était effectivement entièrement contenue dans l'idée d'homme. Pour les biologistes, elle serait contenue dans son génome.