Noms et re-noms. La dénomination des personnes, des populations, des langues et des territoires

Salih Akin (dir.), Publications de l'université de Rouen/CNRS, 1999, 120 F.

Cet ensemble d'articles explore les modalités et les enjeux de la dénomination dans le contexte des conflits identitaires : à qui appartient-il de nommer ou de renommer les personnes, les populations ou les lieux ? Qu'impliquent ces changements de nom, quelles conséquences ont-ils ?

Les propositions des auteurs, pour la plupart convaincantes, relèvent de l'application des analyses praxématiques (pratique linguistique écrite ou orale) à ces nouveaux chantiers. Parmi les plus intéressantes, la contribution de Charles de Lespinay présente le cas d'une population sénégalaise, les Baynunk, réputés en voie de disparition et qui, aujourd'hui, tentent de renforcer leurs droits fonciers par la démonstration de l'importance de leur langue dans la toponymie, ainsi que dans les noms d'outils et de méthodes de riziculture adoptées par les populations qui les ont supplantés.

Citons également un bel article qui expose la façon dont les Indiens Micmac du Canada ont inscrit leur histoire dans la toponymie de leur territoire, faisant de ce dernier un « texte ».