Nouvelles perspectives dans l'évolution humaine

Jusqu'au début des années 80, une vieille image circulait : celle d'un homme qui se redressait petit à petit pour devenir bipède. D'un homme dont le cerveau croissait en taille et qui finissait par sortir de son continent d'origine, l'Afrique, pour conquérir le monde. L'évolution humaine était linéaire et aboutissait à la créature parfaite : nous, les hommes modernes, capables de voyager jusqu'à la Lune.

Les nouvelles découvertes de fossiles ont bouleversé cette vision trop simpliste. L'évolution humaine est devenue un buisson touffu d'où émergent plusieurs rameaux dont il devient difficile de saisir les liens entre eux. Les australopithèques, qui ont peuplé l'Afrique entre 4 et 1,4 millions d'années, ne sont plus considérés comme nos ancêtres : ce ne sont plus que nos lointains cousins. Autour d'eux, toute une galaxie d'anciens hominidés sont apparus. Entre 7 et 3,5 millions d'années, Sahelanthropus tchadensis (Toumaï), Orrorin tugenensis (Millenium ancestor); entre 4 et 2 millions d'années, aux côtés des australopithèques, Ardipithecus ramidus et Kenyanthropus platyops. L'un d'eux est peut-être l'ancêtre du genre humain, qui n'apparaîtra que vers 2,45 millions d'années. Parmi les autres se trouve aussi sans doute l'ancêtre du gorille et du chimpanzé, dont nous sommes séparés depuis au moins 8 millions d'années.