Certains jugements portés sur les années noires de l’offensive et de l’occupation allemandes risquent d’être revus. Au début de la guerre froide, dans le contexte de la remilitarisation de la République fédérale, les dignitaires de la Wehrmacht avaient tenu, par le manifeste de Himmerod, à blanchir l’armée allemande, imputant la plupart des crimes de guerre commis aux unités SS. Cet ouvrage, qui réunit les contributions de jeunes historiens des deux côtés du Rhin, apporte de nouvelles pièces au dossier. L’effondrement de l’empire soviétique a en effet permis l’ouverture d’archives inédites. À la lumière de ces documents, les historiens remettent en cause la répartition des crimes. Les méthodes de répression et d’extermination, les différentes époques de la guerre, et les deux fronts, Est et Ouest, sont passés en revue. Les études montrent une implication importante de la Wehrmacht dans ces crimes. Manifestement, cette histoire, qui est aussi une histoire des représentations, n’a pas encore dit son dernier mot.
Marc Olano