Ode pavillonnaire

Le pavillon, habitation préférée du banlieusard aisé, a rarement bonne presse dans le cinéma, où il est souvent associé à une vie conformiste et routinière. Frédéric Ramade a voulu prendre à rebours cette imagerie grisâtre, en revendiquant avec une délectable autodérision le mode de vie pavillonnaire. Dans son film, ses parents, sa sœur et lui-même interprètent leur installation dans la maison de leur rêve, leur petite vie familiale, les relations avec le voisinage. La mise en scène est parfois un peu raide. Elle peut être mise sur le compte d’une volonté de distanciation : en rejouant leur propre rôle, les acteurs s’interrogent sur leur choix de vie. Celui-ci n’en est pas moins joyeusement célébré par le cinéaste. Clou du film, le vernissage où sera présenté le chef-d’œuvre familial : le pavillon (ready-made) est un art de vivre.