Olfactivement vôtre

Manipulations olfactives, Catherine Bouvet, Payot, 240 p., 18,50 €

Attention, le titre de l’ouvrage est à double sens : « manipulations » fait référence aux influences que nous subissons, mais aussi et surtout aux assemblages de molécules composant les parfums. Le sens olfactif s’ancre dans l’une des parties les plus archaïques de notre cerveau émotionnel, de sorte que même s’il s’est estompé dans notre espèce au fil de l’évolution, il n’est pas sans influence sur notre comportement. Les odeurs du liquide amniotique, de la peau et du lait maternels revêtent déjà une importance cruciale au tout début de notre existence. Pourtant c’est l’odeur du père, non de la mère, qui influerait plus tard sur les femmes cherchant un partenaire masculin. Si le fumet de l’intéressé évoque un peu celui de papa tout en témoignant d’un système immunitaire de bon augure, c’est parfait, particulièrement si la femme est en pleine ovulation. Mais si elle prend la pilule, cette antique mécanique hormonale est brouillée. Arrête-t-elle la contraception que ce sera peut-être la douche froide pour le compagnon, qui ne sera plus perçu de la même façon… Et c’est fou ce qu’on peut s’amuser avec l’androstérone, contenue dans les odeurs exhalées par les aisselles des messieurs : aspergez-en la photo d’un homme disgracieux, elle sera regardée plus longtemps ; vaporisez-la sur un siège dans une salle d’attente, c’est sur lui que viendront plutôt s’asseoir les femmes ; imprégnez-en une facture, vous augmentez les chances qu’elle soit payée rapidement !