Où est passée l'autorité ?

Chers lecteurs,

Qu’on la conteste ou qu’on l’érige en modèle, que l’on déplore sa disparition ou que l’on craigne son regain, l’autorité fait parler d’elle. Et pour cause. En pleine crise identitaire, l’autorité a perdu la légitimité que lui conféraient la tradition, la nature et le sacré.

A-t-elle pour autant aujourd’hui disparu ? C’est la question que Jean-François Dortier adressait aux lecteurs dans son éditorial (Sciences Humaines, n° 243). Constatant qu’il n’avait guère d’autorité que sur sa chienne Nutsy, il se demandait quelle était l’origine de cette obéissance. Nutsy est décédée depuis lors. Elle a emporté ce secret avec elle. Claude, un lecteur, suggère que l’autorité est, comme la pédagogie « avant tout une histoire d’amour ». Nutsy n’aurait sans doute pas démenti.

Toujours est-il que les lecteurs ont envoyé des pistes de réflexion judicieuses. Mais sur quoi fonder une autorité légitime, se demandent-ils. Le charisme ? La fonction ? La justice de la finalité ? La justesse des moyens employés pour y parvenir ? Une chose est sûre, cependant : pour ne pas devenir un pouvoir contraignant, l’autorité doit permettre sa contestation. L’écrivain malien Massa Makan Diabaté écrivait justement : « Si celui dont l’autorité est incontestée dit “igname”, personne n’osera répondre “manioc”, à moins qu’il n’aille faire cuire son manioc ailleurs… »

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