Le sous-titre un peu plat de cette étude de sociologie amazonienne traduit mal son intérêt crucial eu égard aux politiques identitaires de ces trente dernières années. Véronique Boyer, anthropologue au CNRS, rend compte des alternatives communautaires proposées aux habitants de cette vaste région du Brésil. En 1988, un changement constitutionnel voulu par la gauche brésilienne offrit en effet des droits territoriaux nouveaux à des populations qualifiées de « traditionnelles ». Deux sortes de communautés ethniques étaient reconnues : indigènes (natifs amérindiens) et quilombola (Noirs, descendants d’esclaves en fuite). Le reste des traditionnels était censé regrouper des villageois auparavant appelés caboclos par les gens des villes.