L’hypnopédie – le fait d’apprendre durant le sommeil – a longtemps été un fantasme. Celui de tout étudiant qui rêverait d’apprendre ses leçons en dormant. Mais c’est aussi la terrible vision d’Aldous Huxley dans son livre Le Meilleur des mondes où des individus sont conditionnés durant leur sommeil. Alors est-il réellement possible d’apprendre en dormant ?
Si l’on a longtemps cru que le cerveau en sommeil était isolé au niveau sensoriel, ce qui empêchait toute capacité d’apprentissage, plusieurs études ont récemment montré le contraire. En 2014, une première recherche avait déjà montré qu’on pouvait apprendre des taches réflexes : les participants étaient conditionnés durant la veille à presser un bouton de la main gauche s’ils entendaient un mot connu, ou de la main droite s’il s’agissait d’un mot farfelu (comme « mabin » ou « safu »). Durant leur sommeil, le tracé de l’électroencéphalogramme montrait que leur cerveau pouvait encore différencier des mots connus et des mots farfelus, même non entendus durant la veille, et envoyer le signal correspondant vers la main droite ou la main gauche. Ainsi, le cerveau endormi est capable de traiter l’information et n’est donc pas isolé. Mais de là à apprendre de nouveaux mots ?