POLEART Enfants et artistes ensmble

Le projet Poleart s’intéresse aux artistes intervenant en milieu éducatif et aux politiques éducatives qui y recourent. Sur le terrain de la création partagée, la relation d’autorité adulte/enfant s’estompe au profit 
d’une relation d’égal à égal, préfigurant un renouvellement démocratique du statut de l’enfant.

Enquêter du côté des artistes intervenant en milieu éducatif, pour tenter de mieux comprendre ce qu’il en est de l’enfance d’aujourd’hui : le projet de la recherche Poleart 1 peut surprendre. Et pourtant, ce qui se joue dans cette rencontre nous parle assurément de l’enfance. L’atelier de l’artiste en résidence « auprès de l’enfant » peut être regardé comme un lieu où s’expérimentent de nouvelles modalités éducatives. Le projet Poleart envisage le développement des dispositifs d’éducation artistique recourant aux artistes eux-mêmes non seulement comme un fait d’ordre éducatif, mais aussi comme relevant de la politique de l’enfance. S’y dessine, par-delà les figures de « l’enfant à protéger » et de l’enfant acteur », le plus souvent déclinées par les politiques publiques, une nouvelle conception de l’enfance. Aux dires des artistes eux-mêmes, sur le terrain de l’art, une relation d’« égal à égal » s’établit entre l’enfant et l’adulte. Il suffit d’évoquer une courte scène pour mieux appréhender cette relation d’égalité. Les enfants sont à l’œuvre, avec l’artiste. Ils sont assis au sol, il se tient debout. Et voilà qu’une proposition plastique, un assemblage de cartons et de morceaux de ficelle, attire son attention. Le voilà interpellé non plus en tant qu’éducateur, mais bel et bien en tant que plasticien. Le voilà maintenant qui s’accroupit, au milieu des enfants, avec eux, et qui s’essaie lui aussi à travailler la proposition des enfants. Voilà qu’un adulte – l’artiste – abandonne un moment la posture verticale pour la relation horizontale, de proche en proche. L’égal-à-égal tient de « l’égalité de qualité » et non de « l’égalité de statut ». La création partagée est son terrain d’élection. L’atelier de l’artiste peut alors être considéré comme le lieu d’expérimentation de nouvelles relations entre l’enfant et l’adulte que réclament la dynamique démocratique et sa « passion de l’égalité ».