Ce numéro traite du statut que nos sociétés modernes accordent à l'animal. Arnold Arluke et Clinton R. Sanders étudient ainsi la politique nazie de protection de l'animal, très élaborée, et ses rapports avec la déshumanisation simultanée de certaines catégories sociales et ethniques. Catherine Rémy se penche sur les abattoirs et les rapports qu'ils induisent avec le bétail, et Arouna P. Ouadraogo sur les usages sociaux des animaux d'élevage. Robert Garner analyse, recourant à la théorie de la Civilisation des moeurs de Nobert Elias, le discours et l'idéologie des groupes issus du mouvement pour la protection des animaux dans les pays anglo-saxons, et Christophe Traïni dissèque les argumentaires des pro- et des antitauromachie.