Pour la géographie

Claude Bataillon, Flammarion, 1999, 162 p., 115 F.

Spécialiste du Mexique et du Sahara et auteur de nombreux travaux sur, notamment, la mobilité des populations, Claude Bataillon a toujours aimé voyager. C'est ce goût du voyage, explique-t-il, qui l'a finalement conduit à embrasser la profession de géographe. C'était dans les années 50. Seulement, aujourd'hui, du fait de l'essor des moyens de transports et des activités touristiques, nul besoin d'être géographe pour voyager. Qui plus est, le travail de terrain n'est pas une spécificité du géographe : ethnologues, anthropologues et sociologues le pratiquent aussi.

Convaincre malgré tout le non-géographe de l'intérêt de la géographie, en même temps que de son caractère vivant, c'est ce que s'emploie à faire C. Bataillon en partant de sa propre expérience. Pour lui, si spécificité du géographe il y a, elle réside dans sa capacité « à faire parler un paysage ». Et ce, grâce à son expérience du terrain et à l'utilisation d'instruments qui lui sont propres : la carte bien sûr mais aussi, depuis peu, les systèmes d'information géographique (SIG), ces logiciels qui permettent de mettre en relation les diverses données relatives à un territoire.

Défense et illustration de la discipline telle que son auteur la pratique, Pour la géographie est aussi un voyage dans le temps : l'auteur raconte (plus qu'il ne la retrace) l'histoire de la géographie depuis les grandes conquêtes jusqu'à aujourd'hui.

Il montre ce faisant comment le contexte social et historique s'est toujours révélé déterminant dans l'orientation des géographies nationales. Et le lecteur de découvrir comment, en France, le géographe s'est progressivement singularisé en s'imposant tout à la fois comme enseignant, chercheur et praticien, notamment dans le domaine de l'aménagement du territoire. Par-delà cette particularité, un trait semble manifestement répandu au sein de la communauté des géographes : la passion communicative pour leur discipline.

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