Pourquoi la natalité plafonne

La France est réputée en Europe pour sa forte fécondité. Pourtant, depuis 2010, la natalité française diminue. Faut-il s’en inquiéter ?

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En France, depuis huit ans, la natalité diminue. Après une hausse quasi ininterrompue depuis 1994, le pays a enregistré 75 000 naissances de moins entre 2010 et 2018, ces dernières passants de 833 000 en 2010 à 758 000 en 2018 1. Faut-il inciter les habitants de la France à faire plus d’enfants ? Quel est le nombre optimal de naissances en France ?

On pourrait préférer une population légèrement croissante (pour la grandeur de la nation, le dynamisme global) ou légèrement décroissante (facilitant les gains de productivité et le bien-être, économisant l’énergie), mais considérons simplement la population stationnaire, dans laquelle le nombre de naissances et la taille de la population resteraient constants.

Sur le long terme, la population se reproduit à l’identique si deux adultes sont remplacés par deux enfants. Si l’on compte le nombre d’enfants par femme, il faut un peu plus que 2 enfants (2,07 exactement), à cause de la mortalité et parce qu’il naît un peu plus de garçons que de filles 2. Ramené à la population de la France en 2018, cela correspond à 836 000 naissances. Avec 758 000 naissances en 2018, on pourrait donc parler d’un déficit de 78 000 naissances (9 %). Ce déficit est modéré, et la disparition ne nous guette pas. D’une part, s’il devait se prolonger sur le long ou très long terme, la population diminuerait de 9 % d’une génération à celle de leurs enfants (soit tous les trente ans) et à ce rythme, la population mettrait deux cents ans à diminuer de moitié. D’autre part, le solde migratoire, bien que faible en France, vient combler ce déficit : il est estimé à 52 000 par an pour les dix dernières années (2009-2018). Sur le long terme, la population de la France devrait donc rester constante. Elle devrait même continuer à croître lentement, car le nombre de personnes âgées augmente grâce à la baisse de la mortalité, tandis que le nombre d’enfants et d’adultes pourrait rester stable. Si l’on se restreint à la France métropolitaine, les conclusions sont quasi-identiques, même si la fécondité est légèrement moindre.