Les plus âgés d’entre nous connaissent cette sensation et s’en font d’ailleurs parfois l’écho au cours des repas de famille dominicaux : plus les années passent, plus le temps semble défiler à vive allure. Mais pourquoi la perception du temps évolue-t-elle au cours de l’existence ? Christian Yates, chercheur à l’université de Bath, au Royaume-Uni, fait le point sur cette lancinante question. L’une des théories déjà avancées est celle d’une dégradation progressive de notre horloge biologique : avec l’âge, notre respiration et nos battements cardiaques ralentissent, tandis que chez les enfants, une plus grande intensité de l’activité biologique donnerait l’impression d’un étirement du temps. D’après une autre théorie, cette sensation d’un temps qui s’accélère en vieillissant est liée à la quantité de perceptions nouvelles auxquelles un être humain est exposé au fil de sa vie. Ainsi, pour un enfant, tout est nouveau et inconnu, si bien que son cerveau reconfigure en permanence ses perceptions du monde extérieur. Là encore, cette intense activité donne l’impression d’un temps qui s’écoule lentement. Alors que pour un adulte, c’est tout l’inverse : l’apparition de situations inédites se fait moins fréquente, et la répétition au quotidien des mêmes événements ferait que le temps semble passer plus vite… Comme si, paradoxalement, la routine donnait l’impression que le temps s’accélère.
Christian Yates, « Why times seems to go by more quickly as we get older », 10 août 2016, consultable surMarc Olano