Soigner les troubles mentaux en opérant le cerveau ? L’idée n’est pas nouvelle, à en juger par le plus ancien crâne trépané qu’on ait retrouvé : le malade, opéré voici 7 000 ans, avait visiblement survécu à l’opération. Avec quelles séquelles, alors là… En Occident, il semble bien que le XXe siècle ait été celui de la psychochirurgie par excellence, avec la lobotomie industrielle de 60 000 Américains en un quart de siècle, dans des conditions d’hygiène plus qu’aléatoires et sans suivi médical. Un engouement qui s’expliquait par l’idée de calmer les malades (à défaut de les guérir) afin de vider les hôpitaux psychiatriques surpeuplés. L’idée valut un prix Nobel à son principal initiateur, Egas Moniz, puis la réprobation de l’opinion publique comme du corps médical dès lors que les neuroleptiques offrirent une alternative inédite, non invasive, et, du moins l’estimait-on, sans effets secondaires.
Marc Olano