Psychologues en crèche : Comment trouver sa place ?

Un psychologue en crèche ? Pour quoi faire ? Les bébés ne parlent pas ! 
Encore récente, la présence d’un psychologue auprès des tout-petits 
continue d’interroger certains parents et professionnels.

« La crèche n’est pas un lieu d’exercice anodin, dans le sens où elle est fondée sur la séparation, généralement peu désirée, entre un jeune enfant et ses parents ». La particularité de l’intervention en crèche est ainsi résumée par Denis Mellier, psychologue clinicien en crèche depuis plus de trente ans, professeur de psychologie clinique et pathologie à l’université de Besançon, auteur de L’inconscient à la crèche. Dynamique des équipes et accueil des bébés (1). L’objectif premier du psychologue dans ce lieu si particulier ? Veiller à la qualité de l’accueil et au bon développement du tout-petit. Or, le jeune enfant n’étant pas un individu isolé, il va être abordé dans sa globalité. L’intervention du psychologue se fera donc auprès de l’enfant lui-même, auprès des professionnels, et enfin des parents. Ses missions varient en fonction de la structure et du nombre d’heures dont il dispose, de quelques heures par mois, à quelques heures par semaine. Il participe par exemple aux réunions d’équipe dans lesquelles les professionnels abordent diverses situations problématiques. Exemples : Théo ne cesse de mordre les autres enfants, comment réagir ? Depuis quelque temps, Mathilda ne dort plus à la sieste, que faire ? « Nous ne travaillons pas sur les équipes, mais avec les équipes. L’idée n’étant pas de leur dicter la marche à suivre, mais de les soutenir dans leurs questionnements », explique Denis Mellier. « Le psychologue veille à ce que le collectif travaillé en réunion constitue une ressource individuelle pour les professionnels en situation. Prendre soin de l’institution est une manière indirecte de prendre soin des enfants qui y sont accueillis », complète Gaspard Bizeau, psychologue clinicien en crèche sur Paris et en lieu d’accueil parents enfants. D’autant que, selon Pierre Duclos, psychologue clinicien en crèche, en Relais d’Assistantes Maternelles (RAM) et en Protection Maternelle Infantile (PMI) au Conseil Général de la Seine-Saint-Denis, « les symptômes de l’enfant s’articulent bien souvent avec les problématiques de l’institution ». Pour cela, le psychologue observe les enfants et les professionnels, en immersion dans leur milieu, quand le temps mis à disposition lui permet. « Le bébé ne parlant pas, il va s’agir de décrypter son langage non verbal. L’observation prend donc tout son sens car nous atteignons des niveaux infraverbaux », note Denis Mellier.En dehors des réunions cliniques et de l’observation des tout petits, le psychologue peut également recevoir des parents ou des professionnels en entretien, animer des groupes de parole, effectuer des visites à domicile des assistantes maternelles, dans le cadre de la crèche familiale, ou encore proposer des formations à destination des professionnels.