Un enfant est à l’hôpital parce qu’il est atteint d’une leucémie. En plus de sa maladie qui le met face à la mort, il est séparé de ses parents. Un autre a été victime d’un grave accident de la route : il restera handicapé. Une jeune adolescente souffre d’anorexie et doit être hospitalisée ; une autre a fait une tentative de suicide. Un enfant arrive en pédiatrie avec des blessures sur le corps et on suspecte une maltraitance. Voilà quelques uns des cas dramatiques auxquels doivent faire face les équipes soignantes dans les hôpitaux.
La prise en charge psychologique des bébés, enfants et adolescents relève de la « pédopsychiatrie de liaison ». La signification de « pédopsychiatrie » est claire : la psychiatrie de l’enfance. Mais que veut dire « de liaison » ? Cela signifie que la prise en charge suppose une collaboration entre les médecins, psychiatres et psychologues, entre les soignants et les familles également. Le terme de « liaison » peut aussi souligner le croisement des approches pour des troubles où s’articulent souvent des composantes à la fois organiques et psychologiques. La psychiatrie de liaison a donc pour vocation de créer des ponts. Elle mobilise des personnels, des disciplines et des approches variés : pédopsychiatrie, psychanalyse de l’enfance, psychologie du stress, travail social. Spécialité récente, la psychiatrie de liaison n’a pris corps dans les pays anglo-saxons et en France que dans les années 1980. Cependant elle possède des racines très riches : pédiatrie, périnatalité, psychanalyse de l’enfant, théorie de l’attachement, etc.