Psys et patients témoignent

Tous les trimestres, Le Cercle Psy donne la parole aux patients et aux psys afin de recueillir leurs témoignages sur leurs expériences personnelles. N’hésitez pas à nous écrire !

Témoignages de patients

Rachel
La psychothérapie me plombe

J’ai 60 ans, je suis dépressive, enfin diagnostiquée bipolaire, et je fais ma seconde tentative     de psychothérapie. J’ai commencé ce nouvel essai il y a 5 mois environ, une fois par semaine. Thérapie en face-à-face, la thérapeute parle beaucoup plus que moi. Il est vrai que je ne suis pas bavarde.

Pendant 4 mois j’ai raconté mon enfance, les relations difficiles avec ma mère, mon père, mes frères… mon absence de désir, mes difficultés à trouver ma place hier et aujourd’hui, mon incapacité à délimiter mon territoire et à le défendre. Rien d’extraordinaire, pas de découverte sur moi-même, mais un certain ordre, une forme d’archivage même si ces archives restent vivantes. Il y a un mois environ je suis retombée dans une dépression avec le sentiment très net que la psychothérapie y jouait un grand rôle. La thérapeute me parle de mon enfance malheureuse, de ma mère qui se réjouit de mes échecs, de ma vie non épanouie… bref de choses très négatives qui font que ce négatif m’habite en permanence.

Sans préjuger des intentions réelles de la psy, je ressens sa façon de me parler comme de la méchanceté. C’est peut-être une technique pour me faire bouger, mais quand je lui dis que la thérapie me plombe elle me dit que je ne veux pas changer et qu’une thérapie se fait à deux, mais que je peux rester dans la fusion mortifère avec ma mère…

Je vais sûrement être obligée d’arrêter mais cela me ferait du bien si d’autres avaient vécu des choses similaires. Ma question de fond est de savoir s’il y a des gens qui ne sont pas faits pour la psychothérapie ou si c’est juste une question d’adéquation avec le thérapeute. C’est la deuxième fois qu’on m’explique qu’on ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif et que l’âne c’est moi. Je n’y crois plus.

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Julie
Le psy, un pied à l'étrier

J’ai ressenti le besoin de consulter après une violente dispute avec mon père, goutte d’eau qui faisait déborder le vase comme on dit. J’étais revenue vivre     un an à la maison après avoir vécu 2 ans loin du domicile familial. Mon père est un manipulateur, pervers narcissique et a toujours essayé de me mettre à ses pieds (ce qu’il fait avec ma mère). Il est d’une méchanceté incroyable, tellement incroyable que je ne voyais pas vers qui je pourrais me confier. J’ai décidé d’aller voir mon médecin traitant qui m’a conseillé ce psy en me rassurant sur ses compétences.  Quelle surprise à la première séance, un psy qui parle vraiment, qui met des mots sur vos maux. J’ai eu l’impression d’avoir perdu 10 kg en sortant de ma première séance, quelqu’un qui m’avait entendue, écoutée et crue. Cela va bientôt faire un an que je travaille avec lui. J’ai progressé dans ma relation avec mes parents, j’ai surtout arrêté de croire qu’ils pourraient changer, qu’ils deviendraient des parents qui portent un minimum d’intérêt à leur fille (j’ai quand même fait de brillantes études et je suis le modèle type de l’enfant sage, je n’ai jamais posé de difficultés à mes parents). Le travail avec le psy a été efficace et bénéfique sur la confiance en soi, je dirais que ce qui m’a vraiment ouvert les yeux, c’est la lecture d’un livre il y a quelques semaines, les parents manipulateurs d’Isabelle Nazare, que je recommande à tous ceux qui ont des difficultés de ce genre avec leurs parents, ce n’est vraiment pas une perte d’argent mais pour reprendre mon titre, ce livre est une bonne selle pour quiconque veut galoper. Enfin, merci aux bons psys qui ont à cœur d’aider les personnes en difficulté, car nous ne sommes pas tous des dépressifs diagnostiqués.