Pouvez-vous définir l’addiction comportementale ?
Ce sont des conduites diverses et complexes touchant l’individu dans sa globalité somato-psychique, ainsi que dans son rapport à autrui. À côté des formes classiques d’addictions aux substances psychoactives, comme la toxicomanie ou l’alcoolisme, une place de plus en plus large est faite aux addictions « sans drogue ». Certaines datent – le jeu d’argent –, d’autres sont plus récentes. Elles peuvent se définir comme le résultat d’un processus interactionnel entre un individu et un objet externe, banal, à disposition de tous. Ce processus conduit à une dépendance principalement psychologique, en raison des effets qu’elle procure et des fonctions qu’elle remplit. Actuellement, aucun consensus n’existe pour établir une liste précise des diverses formes d’addiction comportementale. Les plus étudiées ont trait aux achats, aux jeux de hasard et d’argent, à certaines formes d’utilisation d’Internet et des jeux vidéo, aux conduites alimentaires, au travail et à l’activité physique. Les données épidémiologiques étant peu nombreuses, les chiffres sont à prendre avec précaution. Ainsi, 2 % à 8 % de personnes seraient concernées par l’addiction aux achats ; la prévalence d’anorexie mentale varierait de 1,6 % à 4 %, et la boulimie de 2 % à 5 %. Ce manque de données s’explique par l’absence de définition précise de certaines addictions comportementales, ce qui rend le diagnostic parfois flou. À cela s’ajoute la difficulté à mesurer ce que l’on cherche : des outils de dépistage et d’évaluation validés n’existent pas toujours, ou ne sont pas spécifiques à des tranches d’âge délimitées. Enfin, de nombreuses personnes présentant une ou plusieurs addictions comportementales ne consultent pas nécessairement dans des lieux de soins spécialisés.