Pour Robert Misrahi, professeur à l'université Paris-I, la philosophie européenne du xxe siècle s'est enfermée dans une pensée tragique et a ignoré toute la part positive de l'être humain. Or, « l'essence et la vocation de la philosophie, écrit-il, ne résident pas dans la critique, mais dans l'examen critique des conditions et des voies d'une existence meilleure. La philosophie est donc éthique par vocation. » Selon lui, l'éthique met en évidence la valeur de la joie et préconise la construction du bonheur. Il analyse donc le lien entre morale et bonheur chez divers auteurs classiques. Ce qui le conduit à exprimer clairement son attachement à Spinoza, lequel a construit une doctrine concrète du bonheur en opposition aux religions monothéistes, « morales de la crainte et de l'obéissance ». Il est, en revanche, très sévère à l'égard de Kant dont la morale est « une dénégation de la validité de la recherche du bonheur ».
Qu'est-ce que l'éthique ?
Robert Misrahi, Armand Colin, 1997, 290 p., 145 F.