Quand des psys googlisent sur leurs patients...

On peut trouver beaucoup d’information sur la page personnelle, le blog, la page Facebook ou Myspace de quelqu’un. Voir l’étendue de son réseau d’amis, comprendre ses goûts, son mode de vie, et son humeur du moment. Une pratique s’est donc répandue aux États-Unis chez certains psychiatres : le PTG, ou patient-targeted googling. Cela consiste à glaner le maximum d’informations en ligne à propos d’un patient. Certains justifient cette pratique par le fait qu’ils peuvent y trouver des informations omises par leur client : ses penchants suicidaires qu’il pourrait évoquer sur son blog, des activités ou des relations qui pourraient avoir une influence sur son comportement, voire toutes sortes d’autres données sur sa famille, son passé, etc. Évidemment, cela pose des questions éthiques. Certes, le psychiatre n’a qu’une vue partielle sur ce que le patient lui raconte en tête à tête, et il peut être bon d’avoir un autre regard sur lui. Mais le googling peut aussi être utilisé à d’autres fins, moins nobles. Un étudiant qui avait négocié un tarif pour ses séances de psy, au motif qu’il avait des revenus limités, s’est vu reprocher par son psychiatre de lui mentir. Ce dernier était allé sur Facebook et y avait repéré une photo de la belle maison, située dans le quartier de luxe où habitait l’étudiant…

 

Brian K Clinton et al., « Patient-targeted googling : The ethics of searching online for patient information ». Harvard Review of Psychiatry, vol. XVIII, n° 2, mars-avril 2010