Quelle prise en charge ?

Consultations spécialisées, traitement d’urgence, hospitalisation… 
Le burn-out est entré dans les mœurs médicales, et plusieurs niveaux d’intervention sont possibles.

Impossible d’avancer, de travailler, de dormir ou même de manger… Les médicaments n’ont pas eu d’effet et le médecin traitant n’a plus de solution face à l’aggravation du stress et de l’état dépressif lié au travail, risquant de conduire au suicide. Avant d’en arriver là, une prise en charge renforcée s’impose, pourquoi pas à l’hôpital ou dans une clinique pour des consultations spécialisées, un accueil en urgence si nécessaire et une hospitalisation plus ou moins longue. Les offres de soins pour les personnes en burn-out se multiplient.

Pousser la porte des services dédiés

Quand le burn-out s’installe, il est urgent de se tourner vers l’une des consultations dédiées à la souffrance au travail recensées sur le site www.souffrance-et-travail.com. Certaines sont organisées à l’hôpital, comme celle proposée au service de pathologie professionnelle de l’hôpital Fernand Widal à Paris. C’est là que le Dr Dominique Beaumont, médecin du travail et psychothérapeute, reçoit les patients, le plus souvent orientés par un confrère. Le premier rendez-vous dure souvent plus d’une heure, le temps pour la personne de dérouler son histoire, son vécu professionnel, de dire comment s‘est installé le cercle vicieux. « On peut alors commencer à élaborer un projet thérapeutique, explique-t-elle, impliquant plusieurs acteurs, comme le médecin du travail bien sûr, le médecin traitant, un psychiatre lorsque suivi spécialisé et médicaments sont indispensables, un psychologue clinicien quand une écoute plus intime est souhaitable, mais aussi l’assistante sociale selon le cas. », insiste le Dr Beaumont. Elle est amenée à revoir le patient périodiquement au sein du service. Pendant ce temps, la personne est souvent arrêtée, et le moment venu, les conditions de la reprise de l’activité seront à construire. Plusieurs mois sont souvent nécessaires. C’est long ? Pas tant que ça, au regard du modèle suédois programmant un suivi sur 7 ans pour les cas de burn-out sévères. « Impensable en France… », reconnaît le Dr Beaumont, qui assiste toutefois à de belles reconstructions. « Il est dommageable d’attendre une crise grave pour qu’une prise en charge avec des moyens spécialisés adaptés soit mise en place, note-t-elle. Or certains patients ne se rendent pas compte de la gravité des leurs symptômes, ni du lien avec le travail jusqu’à ce qu’ils craquent. »