Quelle responsabilité avons-nous de notre environnement ? Trois chercheurs australiens, Geoffrey J. Syme, Blair E. Nancarrow et Bradley S. Jorgensen, respectivement sociologues et psychologue spécialisés dans le domaine de l'environnement, se sont penchés sur la question en utilisant pour cela la géographie. Quatre échantillons d'habitants dispersés aux quatre coins de l'Australie ont eu à délimiter, sur une carte, la zone géographique qui les entoure, pour laquelle ils ont de l'intérêt et de l'affection (leur « voisinage »). Les résultats montrent que le sentiment de responsabilité écologique est plus fort à la campagne qu'à la ville. Que cette conscience pour l'environnement est d'autant moins localisée que le « voisinage » désigné sur la carte est vaste et que le niveau culturel des individus est élevé. Par ailleurs, la sédentarité limiterait les ambitions écologiques. En outre - et c'est là l'intérêt de l'outil géographique - le fait de visualiser son environnement naturel sur une carte étendrait à lui seul le champ de notre conscience écologique. Mais pour se traduire en actes, la conscience doit aussi surmonter plusieurs obstacles sociaux et psychologiques. Une étude américaine a recensé par exemple plusieurs facteurs qui influencent notre consommation d'énergie. L'étude montre qu'en matière de préservation de l'environnement, le regard d'autrui importe peu. Mais elle révèle l'influence du « bon exemple » à donner aux enfants. Et, qu'on le veuille ou non, deux critères préalables semblent indispensables à toute initiative altruiste en matière d'environnement : un niveau suffisant de satisfaction personnelle, et l'assurance d'être récompensé pour ses efforts.
Références
G.J. Syme, B.E. Nancarrow et B.S. Jorgensen, « The limits of environmental responsibility », Environment and Behaviour , vol. XXXIV, novembre 2002 ; Andrea H. McMakin, « Motivating residents to conserve energy without financial incentives », Environment and Behaviour , vol. XXXIV, novembre 2002.