Qui sont les « antivax » ?

La vaccination ? Très peu pour eux ! Et pas question d’y exposer leurs enfants. Pourquoi se méfient-ils à ce point des arguments scientifiques ?

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Dès les débuts de la vaccination, certains ont exprimé des inquiétudes à son propos, l’ont jugée plus risquée qu’avantageuse, et s’en sont donc passés, pour eux ou leurs enfants. Cette tendance prend toutefois une tout autre tournure depuis la montée en force des réseaux sociaux : l’information se multiplie, à portée de clic, délivrée non plus seulement par le monde médical, mais réappropriée par tout un chacun et sous un format parfois très éloigné des données scientifiques, sur un ton militant, alarmiste. Désormais, plus que jamais, ce qui rend les personnes moins enclines à se faire vacciner est l’idée d’une non-sécurité des vaccins, la perception d’un faible risque de contracter les maladies ciblées, leurs conséquences « mineures » si elles venaient à être contractées, ou encore la croyance que les vaccins ne sont pas efficaces à 100 % 1.

Les bases de la contagion

Au vu de la croissance fulgurante d’un mouvement désormais qualifié « d’antivax » (anti-vaccination), de nombreux auteurs s’intéressent à la façon dont les informations de contre-indication se propagent. Ils évaluent notamment l’influence de biais cognitifs, relatifs au contenu des messages. Par exemple, dans notre estimation des risques et des bénéfices inhérents à chaque option possible lors d’un raisonnement ou d’une prise de décision, nous utilisons surtout des heuristiques (des stratégies simples et rapides, basées notamment sur une estimation globale des probabilités). Ces heuristiques, si elles nous permettent de fonctionner adéquatement dans une majeure partie des situations de la vie quotidienne, ne sont pas sans faille : la plupart du temps, elles se révèlent extrêmement sensibles à des effets de présentation et de forme du contenu.

Ainsi, les informations négatives et à fort impact émotionnel (jackpot pour la question des vaccins !) ont nettement plus de chances d’être partagées. Serait aussi à l’œuvre le biais d’omission, c’est-à-dire le fait de considérer une conséquence négative comme pire si elle suit une action (commission, ici vacciner) qu’une inaction (omission, en l’occurrence ne pas vacciner). Ou encore les biais liés aux modèles, qui expliquent pourquoi une information donnée par une personne prestigieuse, considérée comme experte, ou qui nous ressemble, sera plus facilement jugée comme vraie et acceptée.