Avec seulement 800 praticiens, la sexologie est une spécialité encore rare en France (si l’on compare aux 222 000 médecins du pays). Cette discipline qui se place au carrefour de la psychologie et de la biologie a fait son apparition en France à partir de 1931 avec la création de l’Association d’études sexologiques. Elle s’est véritablement développée au milieu des années 1970 dans un contexte de libéralisation sexuelle et sous l’impulsion de l’OMS qui énonce le principe de santé sexuelle (notamment pour prévenir les MST). Il faudra pourtant attendre 1995 pour que l’Ordre national des médecins autorise à faire mention d’une formation en sexologie sur les plaques et ordonnances. La seule formation reconnue à ses yeux est un diplôme interuniversitaire (DIU) de trois ans ouvert aux internes en médecine. Deux autres diplômes universitaires s’adressent aux psychologues, aux professions paramédicales (pharmaciens, sages-femmes et infirmières) mais aussi aux éducateurs et conseillers conjugaux. Selon une étude de l’Inserm, deux tiers des sexologues sont des médecins, une particularité française puisque dans tous les autres pays européens, la discipline compte davantage de psychologues ou de conseillers conjugaux que de médecins. Pour la majorité d’entre eux, la sexologie ne représente qu’un quart de leur activité professionnelle. Récemment, la population des sexologues français s’est largement féminisée, passant de 39 % en 1999 à 63 % en 2009. Pour les auteurs de l’étude, « la sexologie n’est plus une profession qui traite de cas pathologiques exceptionnels comme ce fut le cas au XIXe siècle et ce mouvement de féminisation s’inscrit dans la reconnaissance progressive de la sexologie et la banalisation du recours à un sexologue pour traiter les problèmes du couple ».
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Le sexe en 69 questions
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