L'oeuvre du psychanalyste d'enfants René Diatkine, disparu en 1998, s'inscrit dans l'histoire de la psychanalyse d'enfants. Sa carrière débute au moment des grandes controverses entre Mélanie Klein et Anna Freud, elles-mêmes contemporaines de la Seconde Guerre mondiale. Clinicien passionné, il défendra sa vie durant une position d'ouverture, sachant retenir de chaque courant théorique ce qui lui semble meilleur, sans hésiter à en débusquer les contradictions, voire à bousculer ses propres convictions.
R. Diatkine refusait de construire un système théorique clos, considérant qu'aucune idée, aucune pratique ne doit être figée dans un état d'achèvement définitif. Il s'agissait selon lui de maintenir ainsi la possibilité d'une rencontre avec ses patients, en pariant sur leur mobilité psychique, leurs capacités d'évolution. Il mettait en garde contre les « étiquetages » diagnostiques.
Ses collaborateurs ont réuni dans cet ouvrage une série d'articles de R. Diatkine initialement publiés dans Les Textes du Centre Alfred-Binet (publication du Centre Alfred-Binet que R. Diatkine fonda avec Serge Lebovici dans le xiiie arrondissement de Paris). Le récit des prises en charge de Nadia, de Gilda, d'Alex et de Judith lui fournit l'occasion de d'examiner comment s'établit le transfert dans une psychanalyse d'enfant, ce que découvre l'enfant au cours des séances et la manière dont l'analyste construit ses interprétations à partir d'un matériel bien différent de celui qu'amènent les adultes.
José Rose
Sociologue à l'université de Provence, il est l'auteur de « La lente affirmation des politiques d'établissement ou l'art du patchwork à l'université », Sciences dans la société, n° 58, février 2003 (« Les universités à l'heure de la gouvernance »), Presses universitaires du Mirail.