On connaissait les médiations classiques en art-thérapie : la peinture, le modelage, la danse, le théâtre… Mais voilà qu’apparaissent de nouveaux supports thérapeutiques plutôt inhabituels dans l’univers psychiatrique. Au Centre Neuro Psychiatrique de Dave, en Belgique, l’éducateur Quentin Dabe a ainsi monté un atelier rock qui vise plus particulièrement l’interprétation musicale, voire la composition ou l’écriture. Il accueille trois fois par semaine un groupe de six patients pour jouer et chanter ensemble. Au répertoire : Johnny Hallyday, Jean-Jacques Goldman, Jacques Dutronc, Michel Polnareff… À ces patients qui ont tous suivi un long parcours psychiatrique, l’unité qui les accueille propose une forme de passerelle, en vue d’un retour progressif à la vie sociale. À l’atelier MusicPlay, la plupart d’entre eux s’exercent au chant, accompagné de Quentin à la guitare et d’un collègue infirmier à la batterie. Ceux qui maîtrisent un instrument peuvent intégrer le groupe, comme récemment un patient pianiste et un second batteur. D’autres encore ont écrit des textes que le groupe s’efforce d’intégrer au répertoire.
Un groupe de rock comme dans « la vraie vie »
« Notre but n’est pas d’accomplir une performance, mais plutôt de prendre du plaisir ensemble et d’amener chacun à se dépasser. On veut former un groupe de musique comme dans « la vraie vie », où la dimension soignant/soigné n’existe plus », explique Quentin Dabe. Pourquoi le rock ? « Parce que ce genre permet de brasser une large palette de sentiments : la colère, le défoulement ou la joie pour le métal, la tristesse, la nostalgie ou la détente pour les morceaux plus softs », explique l’éducateur. L’atelier permet ainsi d’extérioriser des ressentis, mais également de travailler sur la confiance et l’affirmation de soi.