Au même moment où la philosophie grecque prend son essor, six siècles environ avant la naissance de Jésus-Christ, un phénomène similaire se produit à des milliers des kilomètres en Asie. Ceux que l’on nomme les « sages » en Grèce trouvent un équivalent en Inde et en Chine : trois d’entre eux vont marquer profondément l’histoire de l’Asie. Ils se nomment Confucius, Lao Tseu et Siddartha (dit le bouddha) et ils vont fonder les trois principales spiritualités asiatiques : le confucianisme, le taoïsme et le bouddhisme.
Qu’est-ce que le bouddhisme ?
À Bénarès, vers 560 av. J.-C., Siddhârta Gautama, dit le Bouddha (c’est-à-dire l’« éveillé »), révéla à ses cinq compagnons les Quatre Nobles Vérités :
• Toute vie est douleur.
• Cette douleur est le produit d’un désir insatisfait.
• Il est possible de mettre fin à la douleur et atteindre ainsi le Nirvana.
• Il faut suivre la « Noble Vérité de l’Octuple Sentier » qui comprend huit chemins. Celui de la pensée juste, du parler juste, de l’action juste, de la compréhension juste, des moyens d’existence justes, de la concentration juste, de l’effort juste, de l’attention juste. Tel est le message de la quatrième vérité.
Le bouddhisme est une doctrine morale et philosophique liée à des pratiques de méditation. Ce n’est pas une religion à proprement parler, puisqu’il n’y a ni dieu ni dogmes concernant l’au-delà, ni révélation. Le Bouddha n’est pas un prophète ni un demi-dieu, mais un maître spirituel. L’enseignement du bouddhisme ne repose pas sur un texte sacré, mais sur la transmission d’un enseignement de maître à élève. Sur le plan éthique, le bouddhisme ne vise pas à atteindre le bonheur absolu ou le salut, mais un état de sérénité (le nirvana) lié à l’anéantissement du désir, source de malheur et de frustration. Il repose sur des pratiques mentales de méditation dont le but est de se connaître, se former et se guérir.