Sale bête ! La force des peurs ancestrales

Soit des gens qui ont une peur panique des araignées. Montrons-leur des photos de ces arachnides dont certaines sont accompagnées d’un bruit désagréable.
Les victimes surestimeront la fréquence de l’association photo-bruit. Puis on leur démontre que les bruits étaient distribués au hasard et l’on recommence.
La surestimation persiste : les victimes continuent à associer bruit désagréable et « sale bête » !
Reproduite auprès de personnes ayant une peur panique de voler, l’expérience cependant ne donne pas les mêmes résultats. Si des photos de crashes d’avions remplacent les araignées (avec bruits effrayants également pour certaines), les sujets, lorsqu’ils sont prévenus de l’artefact, n’associent plus le bruit et l’image d’un avion. Selon les auteurs, la peur des araignées est la peur d’un « ennemi de l’espèce », transmise de génération en génération, tandis que la peur de l’avion est une peur de l’individu, née de son expérience, donc plus superficielle…

 

Andreas Mühlberger et al., « Phylo- and ontogenetic fears and the expectation of danger: Differences between spider- and flight-phobic subjects in cognitive and physiological responses to disorder-specific stimuli », Journal of Abnormal Psychology, vol. CXV, n° 3, août 2006.