JUSTICE

Sandrine Lefranc : «La justice restauratrice vient atténuer un isolement »

Instaurer un dialogue entre les auteurs et les victimes d’un crime ou d’un délit, tel est l’objectif de cette médiation qui fête cette année ses dix ans. La politiste Sandrine Lefranc dresse un premier bilan.

17255243590_JUSTICE_RESTAURATRICE_LEFRANC_V.webp

© ALEXIS LECOMTE/SCIENCES PO

Comment se mettent en place les dispositifs de justice restaurative, introduite par la loi de 2014 ?

Ils prennent souvent la forme de médiations restauratives. Elles sont organisées par des professionnels formés à mettre en relation auteurs et victimes d’un crime ou d’un délit, en présence ou à distance, via des échanges de lettres. Il existe aussi des dispositifs plus collectifs entre des victimes et des auteurs qui ne se connaissent pas, mais qui ont une infraction ou un crime en partage. Dans les deux cas, il s’agit d’évoquer les conséquences de l’acte dans la vie de la victime et les motivations de l’auteur. C’est ce que décrit le film de Jeanne Herry, Je verrai toujours vos visages (2023), dans lequel la réalisatrice a minutieusement étudié le travail des professionnels de la justice restaurative. La solidarité qui émerge entre auteurs et victimes dépeinte dans le film peut refléter la réalité de certaines rencontres, mais dans d’autres cercles, c’est beaucoup plus froid.