Sex, drug and rock'n roll, le retour ?

Le député de la Haute Loire Laurent Wauquiez a remis le 6 décembre dernier le rapport de la mission qui lui avait été commandée en juillet 2006 sur la santé des étudiants. Ce rapport souligne d’abord que les enquêtes disponibles estiment à 96 % la proportion d’étudiants qui jugent que leur état de santé général est « bon ». Outre la jeunesse, le député attribue ce constat positif aux origines sociales des étudiants, majoritairement issus des classes moyennes et bénéficiant à ce titre « d’un niveau d’éducation et d’accès à l’information plus élevé que celui des autres membres de leur classe d’âge ».
Le rapport énumère cependant une série de points négatifs susceptibles d’avoir à termes des conséquences sanitaires fâcheuses. Un étudiant sur trois reconnaît avoir un régime alimentaire très déséquilibré : omission du petit-déjeuner et nourriture de mauvaise qualité dans les fast-foods ou les restaurants universitaires.
Si la consommation de tabac a nettement baissé, les étudiants fumant moins que la moyenne des Français, les « usages festifs à risque » de l’alcool et du cannabis sont en revanche des pratiques courantes. Dans certaines écoles de commerce, ces fêtes sont répétitives, sponsorisées par des marques de boissons alcoolisées, et plusieurs comas éthyliques ont été recensés. Dans l’une d’elles, les étudiants victimes de coma éthylique portent même un calicot rouge pour célébrer leur exploit. Les conduites à risque sont également fréquentes en matière de sexualité. Elles sont repérables à travers la croissance des interruptions volontaires de grossesse et des maladies sexuellement transmissibles.
Enfin, le « mal-être » existentiel est fréquent chez de nombreux étudiants, pour certains en raison de leur statut précaire, mais pour beaucoup en raison « de campus universitaires déprimants, de la mauvaise lisibilité des cursus et de l’incertitude des débouchés ».
Le rapport recommande donc, entre autres, de simplifier l’organisation et les procédures de la sécurité sociale étudiante pour améliorer le suivi et la prévention sanitaire, de fractionner les paiements des cotisations et de mieux piloter l’ensemble des dispositifs de la santé étudiante.