1970, 1992 et désormais 2007 : les grandes enquêtes nationales sur la sexualité sont rares. Et leurs résultats d’autant plus précieux. Le dépouillement des 12 634 questionnaires de cette dernière vague (réalisée entre septembre 2005 et mars 2006) permet d’ores et déjà d’établir quelques constats généraux. Le nombre mensuel moyen de rapports sexuels reste stable à 8,7. La sexualité orale continue, elle, de progresser : 85 % des hommes et des femmes ont expérimenté le cunnilingus. Et seuls 29 % des femmes de 55-69 ans disent n’avoir jamais pratiqué la fellation (48 % dans l’enquête de 1992), contre 30 % qui la pratiquent régulièrement. Les chercheurs ont également noté une augmentation des périodes sans rapports sexuels (les trois mois précédant l’enquête), qui concernent environ 15 % des personnes en couple depuis plus d’un an. Mais la tendance forte mise au jour dans cette recherche est celle de la diversification de la sexualité des femmes. Elles déclarent plus de partenaires (4,4 au cours de leur vie, 3,3 en 1992) – même si ce chiffre reste largement inférieur à celui déclaré par les hommes (11,6), qui reste stable. De même, alors que l’homosexualité masculine reste inchangée (4 % des hommes déclarent avoir eu des pratiques homosexuelles au cours de leur vie), l’homosexualité féminine progresse (4 %, contre 2,6 % en 1992). Autres indices : un âge au premier rapport qui diminue (17 ans et demi, contre 20 ans et demi pour les actuelles sexagénaires) et se rapproche de celui des hommes (17,2), et une pratique de la masturbation qui se répand (60 % des femmes disent l’avoir pratiquée, contre 42 % en 1992), même si seule une femme sur cinq déclare se masturber régulièrement.
Marc Olano