Shoah : «La somme de toutes les peurs»

La peur existentielle a-t-elle un caractère héréditaire ? Expert en traumatisme, le chercheur Amit Shrira, du centre interdisciplinaire des sciences sociales de l’université Bar-Ilan (près de Tel-Aviv), a réalisé une recherche portant sur les descendants (d’âge adulte) des survivants de la Shoah vivant en Israël. L’auteur observe que ces individus dits de la « seconde génération » ont tendance à être plus inquiets face à la menace nucléaire iranienne (pesant sur l’État juif) et, d’un point de vue plus général, à être plus préoccupés face au risque de « l’annihilation », dit « scénario d’un mode hostile ». « C’est ce que l’on appelle la transmission de la somme de toutes les peurs », explique Amit Shrira, précisant que les survivants de l’Holocauste de la deuxième génération « ont une vision du monde plus sombre en général ».