Une potion magique pour nous aider à retenir plus vite une leçon, pour raisonner plus vite, qui nous permettrait d’intégrer plusieurs informations en même temps… Qui n’en a jamais rêvé ? Étudiants en période de révisions, cadres sous pression, chercheurs en manque d’inspiration, politiques… la liste est longue. Aux États-Unis, entre 5 et 35 % des étudiants auraient déjà utilisé des smart drugs pour améliorer leurs performances universitaires. En Europe aussi, le dopage cognitif n’est plus un sujet tabou.
Amphétamines détournées
Du café jusqu’aux drogues dures, la palette des produits susceptibles de stimuler notre activité cérébrale est large (voire page 36). Les smart drugs sont à l’origine des médicaments prescrits pour soigner des troubles psychiques. La plupart font partie de la famille des amphétamines et de leurs dérivés. Par exemple, le Méthylphénidate, ou Ritaline, prescrit plus particulièrement dans le traitement du trouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité chez l’enfant (TDA/H). Chez des personnes en bonne santé, ce médicament pourrait augmenter les capacités de concentration et de mémorisation. C’est actuellement le neuro-améliorateur le plus utilisé par les étudiants.
Un autre remède de la même catégorie surtout connu outre-Atlantique est l’Adderall. Un internaute en témoigne sur le site Psychoactif : « J’ai passé un semestre d’université aux États Unis à l’automne 2012 et j’ai pris de l’Adderall à plusieurs occasions. Ça aide beaucoup pour la concentration, lire un bouquin plus vite. Ça ne rend pas “plus intelligent” mais plus productif. » Enfin, un troisième type de médicament est le Modafinil (ou Modiodal), un puissant psychostimulant destiné au traitement de la narcolepsie. Ce remède a notamment été testé pendant la guerre du Golfe en 1990 par l’armée française. Il permettait alors aux soldats de rester éveillés jusqu’à 72 heures d’affilée. D’après Florence Noble, neurobiologiste à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), « ces molécules ont d’un point de vue pharmacologique des mécanismes d’action comparables à ceux de la cocaïne. Elles stimulent le cerveau avec pour conséquence un éveil plus important, une réactivité plus grande. Dans certains cas, elles permettent de réfléchir plus vite, de mieux mémoriser et d’être plus efficace au moment d’un examen ».
Un éventail large
En dehors des amphétamines, il existe d’autres types de stimulants cognitifs moins connus dans le milieu étudiant : ce sont les médicaments anti-démence. Leur but est de prévenir le déclin des facultés intellectuelles chez la personne âgée. Des produits tels que le Donépézil ou le Piracetam sont prescrits aux malades d’Alzheimer pour augmenter la concentration, la mémoire et les fonctions exécutives. En dehors des médicaments, d’autres produits comme la nicotine ou la caféine sont aussi susceptibles de stimuler, au moins pour un temps donné, nos connexions neuronales. On retrouve la caféine pas seulement dans le café, mais aussi dans le thé, certains sodas et les boissons énergisantes, comme le Red Bull, où elle est associée à d’autres excitants. Enfin, pour les adeptes bio de la neurostimulation, il y a le chocolat, les vitamines, et des plantes aux effets stimulants plus ou moins avérés, tels que l’herbe de la Saint Jean ou le Gingko Biloba.