Jusqu’où iriez-vous pour des mensurations au cordeau ? Tel est l’objet d’une enquête du Centre for Appearance Research de l’université West of England, à Bristol, et de la Succeed Foundation, établissement caritatif visant à combattre les troubles alimentaires. Parmi les 320 étudiantes interrogées, 16 % seraient prêtes à donner un an de leur vie pour un corps de rêve. 10 %, 5 ans ; 2 %, 10 ans ; et 1 %... 21 ans ou plus ! Au total, c’est donc une femme sur trois qui accepterait de perdre au moins un an en échange d’une plastique irréprochable. De plus, 13 % renonceraient à 5 000 livres de leur salaire annuel ; 8 %, à une promotion ; 9 %, à du temps avec leur compagnon ou leurs amis ; 7 % seulement avec leur famille ; et 7 % accepteraient de sacrifier leur santé. Il faut dire qu’une sur deux aurait déjà fait l’objet de moqueries, voire de harcèlement, à cause de son physique. Et que 93 % se trouvent disgracieuses, une sur trois s’en faisant la remarque plusieurs fois par jour.
Seulement 5 % ont eu recours à la chirurgie esthétique, mais 39 % franchiraient le pas si elles en avaient les moyens, et les trois quarts de manière répétée. Pour changer quoi ? Principalement le poids : près de 80 % des étudiantes interrogées voudraient en perdre, à raison de 7,3 kg en moyenne. Et pourtant, on trouve à peu près le même pourcentage de jeunes femmes qui se trouvent soit dans une bonne moyenne pondérale, soit un peu en dessous. En clair, elles n’en ont pas besoin mais, explique Philippa Diedrichs, qui a dirigé la recherche, la pression sociale est telle qu’il faut ressembler à Scarlett Johansson sous peine de perdre l’estime de soi et de faciliter l’arrivée de troubles psychologiques comme l’anorexie ou la dépression.