Solidarités et compétences. Idéologies et pratiques

Bernard Hours et Monique Selim (dir.), L'Harmattan, 2003, 264 p., 29 €.

Solidarité et compétence, deux notions qui renvoient à des sphères apparemment distinctes : celle du bénévolat et des associations, d'un côté, celle de l'efficacité et de l'entreprise, de l'autre. Ce sont pourtant bien les rapports étroits qui tendent à s'établir entre elles dans le contexte de la mondialisation qu'entreprend de montrer (et de dénoncer) cet ouvrage. Dès l'abord, Monique Selim cite en introduction les innovations en matière de microfinance et de microcrédit apparues en Inde et qui « objectivent la nécessité idéelle d'une solidarité compétente », ou encore ces ONG qui opèrent « une conversion notable vers la conceptualisation d'une compétence solidaire immergée dans un nouveau marché de gestion morale des contraintes économiques ». Dues à des auteurs de différents horizons géographiques et disciplinaires, les contributions qui suivent étayent la démonstration à partir d'analyses de l'évolution concrète des politiques sociales menées dans différents pays du Sud. On reconnaîtra dans cette approche critique la démarche de déconstruction des notions et des discours en vigueur dans le champ des relations internationales (comme ceux autour du développement ou de la gouvernance), à laquelle s'emploie depuis plusieurs années maintenant le sociologue Gilbert Rist, auquel M. Selim se réfère d'ailleurs dans son introduction.