Les psychologues appellent « coping » - expression difficile à traduire en français - les stratégies qui permettent de faire face au stress provoqué par des événements difficiles. Une stratégie essentielle est de contrôler les sentiments négatifs (de tristesse, d'angoisse ou de colère). Mais, comme le montrent par un regard optimiste Susan Folkman et Judith T. Moskowitz de l'université de Californie, augmenter ses émotions positives est une autre solution possible.
La situation de stress qu'elles ont choisie comme objet d'étude est sans doute l'une des plus douloureuses, de part sa durée et sa gravité : celle endurée par les proches de malades du sida. Ces personnes sont confrontées à la fois aux souffrances quotidiennes du malade et à la perspective de sa disparition. Or, les chercheurs observent que, malgré les difficultés, ces personnes continuent à ressentir des émotions positives. Joie et tristesse peuvent donc coexister.
Mais les psychologues ne s'arrêtent pas à ce constat. Elles examinent le rôle de ces émotions positives. Elles leur attribuent différentes fonctions : offrir une « respiration » à la personne, lui redonner des forces ou la protéger contre la dépression. Mais comment faire pour augmenter les émotions positives des proches de malades ? De trois façons : en modifiant leur vision des choses, c'est-à-dire en voyant le verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide. Ensuite, en essayant de leur donner de petits objectifs à atteindre, comme par exemple atténuer une petite souffrance quotidienne du malade plutôt que viser son bien-être global. La réussite sera plus facile et donc plus gratifiante. Enfin, en se créant de petits moments de plaisir, même anodins, comme partager un repas entre amis.
Références
S. Folkman et J.T. Moskowitz, « Positive affect and the other side of coping », American Psychologist, volume LV-6, juin 2000.