Sur la guerre des écrans à l'école

Thierry Buvat, fidèle lecteur et spécialiste en formation à distance, a pris connaissance d’un des livres dont nous donnions le compte rendu dans notre mensuel n° 287. Il nous fait part de sa réaction.

La lecture de l’ouvrage Le Désastre de l’école numérique, dont Sciences Humaines rendait compte page 64 du n° 287 de décembre 2016, m’a laissé abasourdi.

La totalité de l’ouvrage est une charge contre les méthodes utilisant le numérique en général. Travaillant dans le domaine des ressources pédagogiques via le Web afin de promouvoir les formations en ligne, j’admets moi aussi qu’il est faux de croire que le numérique est la panacée qui donnera des méthodes « innovantes » à l’ensemble des pédagogies, aussi bien au sein de l’Éducation nationale que dans tous les organismes de formations publics ou privés.

Pour autant, toutes les démonstrations des auteurs sont destinées à faire peur, comme s’ils voulaient régler des comptes avec la société et les multinationales, qui ne sont certes pas des exemples de probité. Il est aussi vrai que nos élites, en matière de contrats passés avec ces mastodontes internationaux, sont parfois « légères ».

Bref, en même temps qu’à des remarques essentielles, on a droit aux complaintes d’arrière-garde du genre « c’était mieux avant ». On a aussi droit aux improbables « inquiétudes sanitaires », à l’annonce d’un « effondrement sociétal » (bigre !) et de la « fin des efforts et de nos fondamentaux anthropologiques » (au secours !).

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Parlons aussi des moocs. Même si moi-même et mes confrères du e-learning sommes critiques à leurs sujets, je n’arrive pas comprendre que les auteurs de ce livre se soient arrêtés à une définition aussi réductrice : « Les moocs sont des cours filmés permettant de réunir par Internet plusieurs milliers d’élèves devant un ou des professeurs, souvent de renom. » C’est bien autre chose.