Témoignages de patients

Tous les trimestres, Le Cercle Psy donne la parole aux patients afin de recueillir leurs témoignages sur leurs expériences personnelles. N’hésitez pas à nous écrire !

SBC
“Haut Quotient Intellectuel (HQI) et suivi psychologique”

Je souhaite ici témoigner de mon expérience (encore en cours d’ailleurs) concernant mon suivi psychologique auprès d’une psychologue clinique en région toulousaine. Je vais avoir 35 ans, j’ai fait un parcours scolaire plutôt classique avec assez de facilité en regardant bien en arrière. Baccalauréat à 17 ans, littéraire mention TB, deux années de classes prépa lettres assez bien réussies puis, par choix (allez savoir pourquoi) passerelles pour passer dans un cursus universitaire en histoire pour finalement obtenir un master en histoire et… ne rien en faire de vraiment utile ! Je suis devenu aide-soignant ! Voilà pour ma petite histoire scolaire. Or, la vie faisant, je me suis mis à développer des troubles psychosomatiques, des TOCs et autre troubles paniques (vous savez, ceux qui font que l’on croit mourir de manière imminente et qui font que l’on appelle le SAMU en croyant que c’est un bon infarctus massif que l’on est en train de faire… !). Bref, ma vie quotidienne est vite devenue pénible non seulement pour moi mais aussi pour mon entourage. Une décision s’imposait (après bien sûr avoir consulté à peu près toutes les spécialités médicales et en être rendu au verdict que ma santé était bonne !) : aller voir un(e) psychologue. Me voilà donc, un beau jour d’octobre 2015 à la recherche du saint Graal, de la fine fleur de la psychologie toulousaine, bref, d’un ou d’une thérapeute avec qui ça « pourrait le faire » et qui me permette sinon de « guérir », au moins d’aller mieux et de vivre une vie moins pénible . J’ai eu de la chance, mis à part un psychologue pratiquant l’EMDR, censé permettre une désensibilisation et un retraitement de l’information (ce qui ne m’a pas du tout convenu comme approche et thérapie), je suis tombé sur une jeune thérapeute qui, selon une méthode que je qualifie de « traditionnelle » (échange en face-à-face avec elle durant les séances), m’a permis en quelques mois de suivi, de me sentir mieux et de comprendre pourquoi je développais ces troubles du comportement et psychosomatiques. Comment ? Par un test de QI, le WAIS. Test de QI donc passé et les résultats tombent : mesure au-delà de 150, je suis un HQI, un « surdoué » ou un « Zèbre » comme l’on a coutume de dire. Toutes ces années de souffrance (car c’est une souffrance) à cause notamment de ce QI que j’ignorais et de l’hypersensibilité qui va avec (dans mon cas au moins). Voilà pourquoi, je me sentais mal dans ma peau et dans mon métier depuis cinq années (depuis que j’ai embrassé ma carrière d’aide-soignant en fait). En effet, je vomissais un métier que j’avais choisi et qui, au demeurant me plaisait : venir en aide aux personnes dépendantes, palier leurs défaillances temporaires ou définitives, leur apporter un soutien physique et psychologique (par l’écoute active s’entend, pas question de se substituer à un psy dont nous n’avons ni les compétences, ni l’approche, ni la formation bien entendu), etc. En réalité, manque de stimulation intellectuelle, d’apprentissage théorique, etc. Bref, un ennui intellectuel profond qui m’a même un jour mené au burn-out (6 mois d’arrêt maladie, antidépresseurs de toute sorte ; oui plusieurs ! et anxiolytiques qui vous rendent loques). Ma psy a alors pris les choses en main et nous avons travaillé sur ce problème (et il y en a bien d’autres encore) ensemble ainsi qu’avec ma compagne qu’elle a orienté vers une de ses consœurs psychologue clinicienne (que j’avais rencontrée par 3 fois auparavant pour qu’elle cerne ma personnalité et mon profil) afin de l’informer sur ma façon de penser, d’analyser et d’appréhender les choses, mon environnement, mon entourage, bref, ma vie, la vie. Or, grâce à ce test et à un suivi sérieux et rigoureux de ma psychothérapie, nourri d’échanges très fructueux et d’un travail quotidien sur moi avec le soutien de ma psy et de mon entourage (je tire mon chapeau à ma compagne qui pendant cinq longues années m’a supporté et qui, aujourd’hui, sait m’écouter, m’épauler au quotidien grâce à une force de caractère et une beauté d’âme hors du commun selon moi), je me sens aujourd’hui mieux dans ma vie personnelle et professionnelle. Surtout, je commence à me comprendre et à savoir qui je suis et à être qui je suis. Pour la petite histoire, je reprends mes études universitaires dans le but d’une reconversion professionnelle et de quitter ce travail que j’ai appris à apprivoiser mais qui, finalement et définitivement, ne convient pas à ma personnalité. Surtout, j’ai réussi, en un temps record apparemment, à arrêter de prendre des antidépresseurs. Idem pour les anxiolytiques dont les prises se sont espacées à quelques coups durs, et encore… ! Aujourd’hui, mes séances s’espacent de plus en plus et j’en suis à moi-même contacter ma thérapeute lorsque je sens que cela est nécessaire et que le besoin s’en fait sentir. Je suis très satisfait de ce travail accompli par moi (le thérapeute vous aide à trouver VOS solutions ; c’est le patient qui fait le travail) et de la qualité de vie que j’ai retrouvé depuis que suis en thérapie. Je conseillerai vivement à toutes celles et tous ceux qui sont dans mon cas (mal-être dans la vie, au travail, sensibilité exacerbée que d’aucuns appelleront « sensiblerie », sentiment de ne pas être à sa place dans son travail, sensation de manque de stimulation intellectuelle, TOC, troubles psychosomatiques, attaques de panique, etc.) de ne pas hésiter à se tourner vers un thérapeute (et à en consulter plusieurs, cela s’avérant parfois nécessaire avant de trouver le ou la bon(ne)) qui saura vous aider à identifier les problèmes qui font que vous êtes comme « ça » et qui vous permettra, pour peu que vous soyez vraiment volontaire, d’aller mieux au fil des séances.