Philosophe et urbaniste, Thierry Paquot livre une analyse anthropologique de la vie quotidienne et de l’imaginaire des urbains. Il s’attache notamment à quelques formes principales d’établissements humains : la mégacité, la ville globale, le bidonville, l’enclave résidentielle et la ville intermédiaire. L’auteur recense les grands enjeux de l’urbanisme mondial. Notamment celui du contrôle du sol, pour limiter la privatisation rampante des territoires et la réduction des terres agricoles. Celui des transports, qui doivent faire face à la réduction des énergies fossiles et à l’accroissement des mobilités. Et aussi les enjeux liés à la bonne gouvernance ou aux questions d’environnement. T. Paquot prône en fait une nouvelle forme d’urbanité, et milite pour la mise en place d’un urbanisme conçu comme une forme d’écologie appliquée. « Il n’est pas possible, écrit-il, d’envisager un ménagement des territoires de notre quotidien urbain sans en inscrire les principes dans une écologie existentielle. » Mais un véritable « développement urbain durable » à l’échelle globale représenterait un immense chantier. Or force est de constater que la volonté politique de le mettre en œuvre n’existe pas, du moins pour l’instant. En ce sens, la « ville écologique » dont il est question ici, si on la mesure à l’aune de la situation chaotique de l’urbanisme mondial actuel, ressemble parfois à une nouvelle déclinaison de « cité idéale », largement utopique.
Marc Olano