Thérapie personnelle des psys : des enjeux éthiques

Le suivi d’une thérapie personnelle est obligatoire dans certains cursus de psychologie, notamment en Grande-Bretagne où les futurs psychothérapeutes doivent suivre au moins 40 heures de thérapie personnelle pour obtenir leur qualification. C’est l’occasion de s’interroger sur le contenu de cette pratique. C’est ce qu’a fait une équipe de recherche de l’Université de Nottingham, à travers une méta-analyse des récits de 139 psychologues et psychothérapeutes, ayant suivi une thérapie dans le cadre de leur formation. Ces participants estiment généralement que ces thérapies constituent une aide précieuse pour leur développement personnel. Mais ces professionnels soulèvent en parallèle des considérations éthiques non négligeables : certains évoquent ainsi l’angoisse causée par cette thérapie, qui affecte leurs relations personnelles et qui, dans certains cas, les rend incapables de poursuivre le travail thérapeutique avec leurs propres patients. D’autres perçoivent cette obligation de thérapie comme un fardeau, y voient une forme de pression, se sentant évalués durant celle-ci. Certains évoquent aussi le manque de professionnalisme du thérapeute intervenant auprès d’eux dans le cadre de la thérapie personnelle. Le caractère obligatoire de celle-ci empêche également des participants de s’ouvrir totalement – certains d’entre eux donnent même la sensation d’y participer uniquement car elle entre en compte dans la validation du cursus.