Edito : La transmission est-elle en crise ?
L’école s’interroge sur la valeur des savoirs qu’elle apporte et sur le succès de ses méthodes.
La famille se confronte à des héritages parfois trop lourds, refusés ou secrets.
Les nations et les communautés humaines ont des mémoires versatiles, et préfèrent bien souvent regarder le passé avec les yeux du présent, quand ce n’est pas, carrément, le réinventer. L’idée de panne dans la transmission se nourrit d’un mythe : celui d’un temps où chaque génération reproduisait fidèlement ce que lui avait appris la précédente.
Transmettre reste le modèle d’un mécanisme bien huilé dont les spécialistes d’aujourd’hui pensent qu’il n’a probablement jamais existé. Le cerveau de l’élève n’est pas une cire molle, le fils de famille n’est pas toujours un entrepreneur, les passés enfouis resurgissent, les secrets de famille brouillent les liens, les héritages peuvent se refuser, a mémoire des peuples est capricieuse et la religion des pères n’est pas celle des fils.
On en vient presque à s’étonner que certaines traditions à succès parviennent à traverser les siècles.