Travail = bonheur ?

Faut-il travailler pour être heureux ? Les sociologues Christian Baudelot et Michel Gollac ont analysé les résultats d'une enquête réalisée par l'Insee

sur le travail et les modes

de vie des Français.

Pour plus d'un quart

publicité

de nos concitoyens, le travail constitue une composante importante du bonheur.

Paradoxalement, ce sont les salariés dont le travail est le moins gratifiant

qui le valorisent le plus (ouvriers et employés), devancés par les personnes employées à temps partiel et les chômeurs. Le travail est le moyen d'accéder à d'autres biens,

et « il représente d'autant plus le bonheur qu'il fait défaut ». Au fur et à mesure que les personnes vieillissent, la perception du travail comme condition du bonheur diminue.

Chez les cadres, les chefs d'entreprise et les professions libérales, l'activité professionnelle

est perçue différemment. S'ils sont moins nombreux que les précédents à citer le travail comme condition

du bonheur (22 % contre 32 % tous âges confondus), ils le valorisent cependant davantage comme facteur d'accomplissement,

de réussite et de bien-être psychologique.

Leur appréciation reste constante quelle que soit

la catégorie d'âge :

le « métier » étant une composante

de l'épanouissement personnel, ils éprouvent

des difficultés à le quitter lorsqu'arrive

l'âge de la retraite.

Ainsi, pour les uns, le travail est une condition de base pour pouvoir accéder à certains biens et fournir la sécurité nécessaire au bonheur, tandis que

pour les autres, il en est simplement une composante, parmi d'autres valeurs telles que la famille et l'amitié.