Trop crédules face aux neurociences ?

Juger la valeur d’un raisonnement scientifique est difficile. Or, quand il s’agit d’un phénomène psychologique, nous nous laissons facilement séduire par des informations neuroscientifiques sans lien avec son explication réelle…
Un groupe de chercheurs a étudié le regard critique porté sur des explications correctes (admises par la communauté scientifique) et des explications erronées (bâties sur un raisonnement circulaire). Par exemple, il existe une tendance à surestimer le nombre de gens qui connaissent ce que nous connaissons. Ce phénomène est appelé la « malédiction du savoir ». Son explication correcte est : « Nous avons des difficultés à adopter le point de vue des autres sans projeter notre propre point de vue. » Cette autre explication, par exemple, est erronée : « Nous faisons plus d’erreurs quand nous devons juger le savoir des autres, que lorsque nous devons juger nos propres connaissances. » Imaginons que cette explication erronée soit accompagnée d’informations neuroscientifiques sans lien réel avec elle, par exemple : « L’imagerie cérébrale révèle que ce phénomène est dû à une activité des aires frontales, connues pour être impliquées dans la connaissance de soi. » Dans ce cas, l’explication est plus facilement acceptée que si elle est livrée seule. Seuls les experts en neurosciences ne se laissent pas bluffer…