Tu me fends (vraiment !) le coeur...

« Boum boum », fait le cœur quand on est heureux et qu’on est amoureux. Voilà en tout cas ce que dit la chanson. Inversement, la déception amoureuse nous brise le cœur : « De battre mon cœur s’est arrêté », dit le poète. Ces relations entre rythme cardiaque et amour ne relèvent pas que de la métaphore. Il y aurait même une corrélation rigoureuse entre les battements de cœur et les émotions positives ou négatives. C’est en tout cas ce que suggère une étude de l’université d’Amsterdam. Les chercheurs ont réuni 27 personnes, 18 femmes et neuf hommes, invités à participer à une expérience : ils doivent pour cela envoyer leur photographie aux chercheurs. L’expérience est supposée mesurer la « première impression » que donne la vue d’une personne. Des étudiants doivent juger leur photo, et eux-mêmes doivent examiner celle de leur juge, puis dire s’il leur plaît ou non. Lorsqu’ils apprennent les avis des étudiants à leur égard, les volontaires sont soumis à un électrocardiogramme. Dans le cas où un observateur qu’ils ont trouvé plaisant juge à l’inverse leur photo déplaisante, cela provoque un sentiment de rejet social de la part d’une personne qu’on avait bien estimé, d’où une forte déconvenue comparable à une déception amoureuse. Le cœur se met alors brusquement à ralentir. La formule « cœur brisé » n’est pas qu’une image ! Les chercheurs ont volontairement truqué les avis des juges pour provoquer ce sentiment de forte déception : cela provoque un mini « arrêt cardiaque », notent les auteurs. Ces résultats révèlent donc que le rejet social est associé à une activité accrue du système nerveux parasympathique, lequel contribue notamment à diminuer le rythme cardiaque.