Pour acquérir un savoir, il ne suffit pas d'étudier : il faut aussi être capable de faire la différence entre ce que l'on sait et ce que l'on ne sait pas. Un moyen d'évaluer cette compétence est d'interroger les élèves, après un examen, sur le degré de confiance qu'ils ont en leurs réponses. C'est ce qu'ont fait les auteurs de la présente étude. Partant de la constatation qu'on encourage partout les élèves à travailler en groupe, c'est l'effet de ce travail en groupe sur la confiance dans les résultats qu'ils évaluent. Pour cela, ils soumettent de futurs enseignants à un quiz de psychopédagogie, d'abord individuellement, puis après les avoir répartis en petits groupes.
Dans tous les cas, ils leur demandent ensuite quelle confiance ils ont en chaque réponse.
La bonne nouvelle, c'est que le travail de groupe augmente le pourcentage des réponses exactes ; la mauvaise nouvelle, c'est qu'il augmente la confiance des élèves en l'exactitude de leurs réponses même lorsque celles-ci sont fausses...
Pour tenter de redresser la situation, les chercheurs communiquent à tous les étudiants des documents sur l'excès de confiance, puis les soumettent de nouveau à un quiz, d'abord seuls, puis en groupes. Cette fois, la confiance que les groupes affichent dans leurs réponses inexactes surpasse celle qu'affichent les individus dans leurs réponses exactes !
En somme, « deux têtes sont pires qu'une » : les chercheurs ont ainsi qualifié ce phénomène qui aurait tendance à s'aggraver avec le temps. C'est pourquoi l'étude estime qu'il convient d'analyser et de corriger cet effet avant de généraliser le travail de groupe.
Références
Judith M. Puncochar et Paul W. Fox, « Confidence in individual and group decision making: When "two heads" are worse than one », Journal of Educational Psychology, vol. XCVI, n° 3, septembre 2004.