Un nouveau modèle de la formation des souvenirs

Depuis une cinquantaine d’années, on croit que la formation de nos souvenirs (le prénom de notre maîtresse d’école préférée ou encore le visage de notre voisin de palier) passe par une étape de consolidation qui les stabilise et les rend disponibles en mémoire. Pour mieux cerner la subtilité de cette hypothèse au nom farouche, rien ne vaut un petit exemple. Imaginez que vous rencontriez, le premier jour de votre emménagement, votre nouveau voisin, Thomas. D’après l’hypothèse de la consolidation, il faut quelques heures pour fixer correctement son prénom dans votre mémoire. Et hop, voilà que le mot passe de votre mémoire à court terme (MCT) à votre mémoire à long terme (MLT), grâce à l’activation de gènes conduisant à une « synthèse protéique ». Le voici désormais plus stable. Ce processus est censé se reproduire à chaque fois que ce souvenir sera réactivé ou rappelé, lorsque par exemple vous croiserez de nouveau Thomas à l’occasion d’une fête de voisinage (on parlera alors de re-consolidation).