Les sciences humaines ont désormais un prix international : créé en 2004 par le parlement norvégien, le prix Holberg récompense « des travaux scientifiques exceptionnels en sciences humaines, sciences sociales, droit ou théologie ». Ce prix, doté de 540 000 euros, fait référence à Ludvig Holberg, érudit dano-norvégien du XVIIIe siècle, un Molière nordique opposé à tous les fanatismes, qui écrivit entre autres une Histoire du royaume de Danemark, une Histoire de l'Eglise, une Histoire des Juifs et même une Histoire des femmes...
La première lauréate est Julia Kristeva, en raison de ses « travaux novateurs (...) qui se situent au croisement entre langage, culture et littérature ». Arrivée en 1965 de Bulgarie avec en poche une bourse de doctorat, cette auteure à l'oeuvre très éclectique a d'abord travaillé sur le nouveau roman et participé au groupe de travail littéraire Tel Quel, aux côtés de Roland Barthes, Jacques Derrida ou encore Michel Foucault. Par la suite, elle rencontre la psychanalyse, avant de venir plus récemment à des travaux consacrés au statut de l'étranger dans la civilisation européenne, ou encore au « génie féminin » à travers les biographies de grandes intellectuelles (Melanie Klein, Hannah Arendt, Colette).
J. Kristeva est actuellement directrice de l'UFR « Sciences des textes et documents » et de l'école doctorale « Langue, littérature, image » à l'université Paris-VII-Jussieu, mais aussi professeur à l'Institut universitaire de France, psychanalyste et écrivain. En 2002, Jacques Chirac lui a également confié la présidence d'un Conseil national sur le handicap.
Références
www.holberg.uib.no/e_index.htm