Une semaine avant le Festival international de géographie de Saint-Dié-des-Vosges, la géographie était à l'honneur au Centre international de Cerisy. L'occasion d'un état des lieux de ses rapports avec les autres sciences sociales.
Créé en 1952, le Centre international de Cerisy* a organisé à ce jour plus de 400 colloques, dont certains ont constitué des moments forts dans l'histoire contemporaine des sciences sociales et humaines : « Les théories de la complexité » (en 1984), « Les sciences cognitives » (l'année suivante), « Mythes et psychanalyses » (en 1995)... Plusieurs des grands noms de la philosophie (Martin Heidegger, Jürgen Habermas, Paul Ricoeur...) et des sciences sociales (Alain Touraine, Umberto Eco...) ont marqué ce lieu de leur présence. Pour la première fois, en septembre dernier, le Centre ouvrait ses portes à une cohorte de géographes. Certes, aucun des grands noms n'était là : ni les Brunet, ni les Claval, ni les Lacoste, mais beaucoup de leurs héritiers, lointains ou proches.
Le thème retenu pour ce colloque « Logiques de l'espace, esprit des lieux » permettait aux différents courants de se retrouver. Les partisans d'une approche modélisatrice, consistant à repérer les invariants, les régularités, voire les lois de l'espace, pouvaient se reconnaître dans la première expression (logiques de l'espace), tandis que les tenants d'une géographie humaine et culturelle, davantage enclins à prendre en compte les singularités culturelles des lieux, pouvaient faire leur la seconde (esprit des lieux).