Une abondante littérature l'annonce : nous assisterions à l'émergence d'un marché du travail où tout le monde serait « mobile », pourrait valoriser ses compétences librement, etc. Dans une étude consacrée aux parcours professionnels, le Centre d'études de l'emploi (CEE) invite à la prudence. Cet « idéal » ne concerne encore qu'une infime minorité d'actifs, principalement des intérimaires très qualifiés. Cela étant dit, l'étude souligne la multiplication des expériences de « transition » (entre emploi-emploi, emploi-chômage ou chômage-emploi) : en 2001, 17 % de la population active a ainsi connu une forme de transition, contre près de 12 %, en moyenne annuelle, sur la période 1974-1985. En cela, on peut donc bien dire que le modèle fordien de vie professionnelle, caractérisé par une trajectoire continue, appartient bien au passé.
Références
Jérôme Gautier, « Transitions et trajectoires sur le marché du travail », Quatre pages, n° 59, septembre 2003.